Qui n’a pas une casserole dans son existence?
Qui ne traîne pas avec une casserole?
Synopsis:
Anatole traîne toujours derrière lui sa petite casserole.
Elle lui est tombée dessus un jour… On ne sait pas très bien pourquoi. Depuis, elle se coince partout et l’empêche d’avancer. Un jour, il en a assez. II décide de la cacher. Mais heureusement, les choses ne sont pas si simples… une personne extraordinaire va tout bouleverser.
Avis:
Personne ne ressemble à personne. On est tous unique. Le livre « la petite casserole d’Antoine » aborde un thème sensible d’une manière intelligente et douce: la différence.
Représenté sous la forme métaphorique d’une casserole, la différence se montre comme un handicap. Elle suit partout le petit héros. On ne s’en débarrasse pas d’un coup de baguette magique. Anatole se trimballe une casserole et c’est loin d’être évident. Imaginez vous pour jouer, pour grimper partout et parcourir le monde elle est partout derrière lui. Elle ne le quitte jamais, quoi qu’il fasse elle est là. Néanmoins loin de s’arrêter le personnage continue sa route. Même quand sa batterie se coince ou complique les choses. Le plus dur est le regard des autres personnes et les commentaires. Tout le monde n’est pas tendre, les méchancetés ne sont pas inexistantes. Parfois le découragement s’installe. Les gens focalisent plus sur la casserole que sur ce qui se trouve au bout: le petit Anatole. Alors il s’énerve, se fâche et devient méchant. Comment rester insensible quand on ne vous voit pas en dehors sans votre ustensile de cuisine? Un événement changera tout. Le destin sait réserver des surprises et montrer que la batterie de cuisine cache une forêt qu’il faut savoir explorer. Il existe des « personnes extraordinaires » qui dépassent les apparences et qu’une casserole n’arrête pas. Ces dernières offrent de multiples encouragements qui permettent de surmonter les duretés de l’existence. Car tout n’est pas gris ou rose et des mots tendres accompagne dans le combat quotidien. Petit à petit, Anatole s’apercevra que loin d’être un boulet sa casserole est une part de lui-même, un accessoire indispensable à son évolution. (non c’est pas un Pokémon à plusieurs niveaux )
- Album: 30 pages
- Auteur : Isabelle Carrier
- Editeur : Bilboquet (1 mars 2009)
- Prix: 13 euros
L’illustration est tendre, douce. Le crayon est léger, la couleur ne pèse pas par des pointes lourdes et violentes. Au contraire la coloration au crayon de couleur accentue la côté sobre. Le trait est adorable, épuré allant à l’essentiel sans superflu. Les décors sont quasiment absent. Le trait est focalisé sur les personnages et sur la casserole. Car elle tient un rôle au même titre qu’Anatole cette petite batterie. Les textes sont courts et le vocabulaire employé n’est pas compliqué. L’ensemble se met à la porté des enfants dès 4 ans même avant. J’ai lu l’ouvrage à mes 2 grands. Ils ont adoré. Le petit Anatole m’a semblé avoir des faux airs de Moomin. Un héros sans oreille qui porte tous les malheurs du monde sur ses frêles épaules. Seulement une rencontre chamboulera sa vie. L’amitié ça vous apporte beaucoup et permet de surmonter des montagnes. Comme l’amour, on en a bien besoin pour avancer.
L’album est bourré d’humour. L’auteur Isabelle Carrier invite le jeune lecteur à découvrir que ce qui semble être un défaut insurmontable peut s’avérer une qualité. Les différences sont enrichissantes. Il suffit de les découvrir et de ne pas les ignorer. Personnellement j’ai craqué pour Anatole, j’ai eu envie de le prendre dans mes bras et l’encourager.
Il y a deux vrais personnages: Anatole et sa casserole. Elle est l’image de plusieurs choses: un handicap, un défaut, une épreuve à surmonter… mille visages. C’est notre identité elle varie selon le lecteur qui a le loisir de s’identifier à elle et y voir ce qu’il désire.
Quelque part on est tous des handicapés dans un sens. Ne le prenez pas mal. Je veux juste dire que la métaphore de la casserole cache dans un sens les sentiments du petit Antoine. L’handicap n’est pas forcément visible au premier regard. Et être différent ne veut pas dire qu’on a pas les mêmes droits que les autres. Derrière la casserole se cache une personne avec un coeur et des émotions. Il faut savoir aller plus loin que la façade et limer la surface pour découvrir de belles choses. Une rencontre peut tout changer. Un simple échange ça coûte rien et peut apporter énormément. Un sourire, un geste… essayez et vous verrez le résultat. Chacun a une casserole. On a juste chacun une manière différente de la traîner. Elle nous permet de grandir et d’évoluer non de fuir. Adulte on apprend à vivre avec notre casserole. On Certains l’ont bien en évidence et d’autres la cachent au fond de leur sac. Anatole est l’exemple même qu’on peut réussir à dépasser notre casserole/handicap.
Je vous conseille ce livre pour parler d’handicap ou de différence avec vos enfants.
Un album indispensable pour laisser l’espoir s’épanouir et changer les idées préconçues.
La casserole est une métaphore pudique qui parle aussi bien aux petits qu’aux grands lecteurs sans tomber dans un méandre compliqué d’explications ou de psychologie.
Une ode à l’optimisme comme il devrait y en avoir plus avec une pointe d’invitation à se dépasser pour connaître notre soi et les autres. Le dialogue et l’écoute sont deux notions importantes qui ressortent de l’histoire d’Isabelle Carrier. Deux belles images à donner à ses enfants.
Regardez autour de vous, je suis sûre que vous avez une personne extraordinaire qui vous soutient et vous encourage.
Et pourquoi pas ne pas être celle de quelqu’un?
Je vous assure que les « personnes extraordinaires » existent aussi dans la vie en dehors des livres. Suffit de bien observer votre route. Merci à celles qui sont dans la mienne et tout particulièrement une qui me permet d’avancer quotidiennement. Tu te reconnaîtras j’en suis sûre.
Merci pour cette critique fort intéressante, et remarquablement bien écrite.
@Greg j’ai vraiment aimé ce livre. Idéal pour les enfants un peu comme les peluches Kico Nico d’Imaginarium. Un doudou particulier ;-)